A qui dit : je t'aime

Chemin n'a pas d'herbe,
Mais ses côtés l'ont.
Le contour des robes
Aux yeux et aux mains
Se voient au douceur
Que nous allons prendre.
La nuit est lumière
A qui se découvre,
A qui est lui-même,
A qui dit « je t'aime ».
Mais que reste-t-il
Quand les mots donc volent ?
Un vide est en nous,
Que remplit l'amour.
Faut-il un détour
Pour voir les dessous
Des paysages beaux
Qui cherchent qui les voient ?
Les passions sont là,
Et pourtant bien hautes.
Elles n'ont donc le poids
Que quand elles nous l'ôtent.
Tu es la mer calme
Qui a 100000 âmes.
Toute douceur, c'est toi.
Tout bouillonne en soi.
Après la pluie, l'herbe
Est douce comme une gerbe.
Car nous sommes fougueux,
Mais de même heureux.
L'étoile du matin,
C'est soleil qui vient.
L'ombre et la lumière
Descendent tour à tour,
Puis montent selon que
L'un devient le mieux.
Jardin a des arbres,
Mais n'est une forêt.
Même qui est donc fort
A besoin de paix ;
Calme et délicieux
Comme sont tes cheveux.
C'est la nuit qui vient :
La grande ombre des dieux.